Il apparaît que l’échantillon de répondants se compose d’élus particulièrement acculturés au phénomène des tiers-lieux : 69,6% déclarent bien connaître les tiers-lieux et 55,8% déclarent en être eux-mêmes usagers. Ils sont près de 40% à avoir intégré les tiers-lieux dans leur stratégie de développement territorial. Ce premier baromètre permet ainsi de mieux comprendre les rapports qu’entretiennent les élus avec les projets de tiers-lieux, de recueillir des retours d’expériences intéressants pour des élus plus éloignés de ces dynamiques.
S’engager dans les tiers-lieux
pour renforcer la cohésion sociale
dans les territoires
En écho aux chiffres du recensement des tiers-lieux, les élus locaux ont bien identifié la diversité des activités des tiers-lieux. Derrière le terme “tiers-lieux” les élus associent en particulier les activités suivantes : espaces de travail partagés (91,2% des élus), espaces de vie sociale (84,8%), activités culturelles (79,8%), ateliers de fabrication numérique (76,5%), cafés réparation d’objets (70%). Pour 32% des élus locaux, les tiers-lieux peuvent également accueillir des espaces France Services, et ainsi avoir des fonctions de services publics. Mais la raison principale pour laquelle les élus locaux s’intéressent aux tiers-lieux réside dans leur capacité à répondre aux besoins du territoire et de leurs habitants.
Selon 75% des élus locaux,
les tiers-lieux luttent contre l’isolement
etrenforcent le lien social.
Les trois autres fonctions les plus identifiées pour les tiers-lieux sont la réduction de la fracture numérique (59% des élus), le développement d’offres culturelles et le soutien aux compagnies locales (58%) ainsi que la valorisation des savoir-faire territoriaux (52%). Les réponses ouvertes des élus confirment ces tendances. Lorsque l’on donne la parole aux élus locaux sur la valeur ajoutée des tiers-lieux, le lien social et la convivialité sont évoqués dans 38% des cas.
« La valeur ajoutée d’un tiers-lieu dans une petite commune comme la nôtre, c’est la dynamisation de l’action publique et du lien social, c’est un relai de l’action locale portée par la commune. »
Un élu de la Commune de Nogent-le-Bernard« La création de lien social dans un contexte où il est distendu, la réduction de la fracture numérique, la création de projets de jeunes adultes, parents pauvres des politiques socioculturelles. »
Un élu de la Communauté de Communes Mellois en Poitou
Des chiffres qui font écho aux résultats du baromètre 2024 du lien social (IPSOS Sopra Steria) qui révèle que les français s’inquiètent de la détérioration du lien social tant au niveau national (78% des français) que local (57% des français), et que les « lieux de vie » (cafés, restaurants, lieux de rencontre…) sont aujourd’hui le premier pilier du lien social
L’implication des élus locaux,
un facteur clé de réussite
pour les tiers-lieux !
Si les rapports entre collectivités territoriales et tiers-lieux varient en fonction du nombre de tiers-lieux sur le territoire, l’engagement des élus locaux aux côtés des tiers-lieux apparaît essentiel. La quasi totalité des élus interrogés participent activement, que ce soit dans le cadre d’actions de coopération ponctuelles ou en contribuant directement au projet de tiers-lieu (dans la gouvernance, la gestion ou le financement).
- Lorsqu’il y a un seul tiers-lieu sur le territoire : 31% coopèrent régulièrement avec le tiers-lieu autour d’actions spécifiques ; 27% des élus déclarent que leur collectivité porte et participent à la gestion du tiers-lieu ; 15% s’impliquent dans la gouvernance de tiers-lieux associatifs ; 6% n’ont pas de rapport avec le tiers-lieu et moins de 3% ont des rapports difficiles.
- Lorsqu’un projet de tiers-lieu est en cours sur le territoire 83% des élus déclarent que leur collectivité participe directement à la conception du projet de tiers-lieu, que ce soit en portant le projet (53%), en participant à sa construction (49%), en facilitant les mise en lien entre acteurs territoriaux (42%), en mettant à disposition du foncier (42%) ou en subventionnant le projet (40%).
- Lorsqu’il y a plusieurs tiers-lieux sur le territoire, 3 modes d’actions prédominent : le financement en fonctionnement (61% des collectivités), le financement en investissement (57%) et la mise à disposition de foncier ou d’immobilier (52%).
Pour consolider ces dynamiques,
les élus appellent à davantage d’entraide
entre élus et à augmenter les financements publics
pour le fonctionnement des tiers-lieux
Si les élus répondants déclarent majoritairement soutenir les tiers-lieux en activité ou en projet dans leur territoire, ils expriment également des besoins pour poursuivre ou approfondir leur soutien. Pour progresser et améliorer leurs modes d’actions, les élus valorisent les échanges entre pairs : 76,5% des élus répondants sont intéressés pour rejoindre une communauté afin d’échanger sur les tiers-lieux.
Pour plus de 70% des élus locaux, le développement de cofinancements pour le fonctionnement des tiers-lieux apparaît comme un enjeu central pour le développement ou la pérennisation des tiers-lieux. Cette difficulté à trouver des cofinancements publics pour soutenir le fonctionnement des tiers-lieux est la principale limite identifiée dans les réponses ouvertes des élus (présente dans 50% des réponses), avec la difficulté des tiers- lieux à établir un modèle économique pérenne (13%).
« La principale limite à laquelle nous nous heurtons est la capacité des petites communes à financer de tels projets (investissement), et à trouver un équilibre économique sur le long terme (fonctionnement). »
Un élu de la Commune de Notre-Dame-de-l’Osier« Trouver le bon modèle économique et la bonne gouvernance peut s’avérer difficile. Cela nécessite des outils spécifiques. »
Un élu du Grand Besançon Métropole